mardi 16 juillet 2013

Instructions Vipassana -2- Méthode Mahasi Sayadaw

Vipassana –2– Méthode Mahasi Sayadaw

Méthode Mahasi Sayadaw

Dans cet entraînement qui vise à observer ce que nous percevons par nos six sens, l’ensemble des objets physiques et mentaux conviennent. Toutefois, pour développer vipassana le plus efficacement possible, nous observons les objets que nous distinguons le plus clairement. 

Par ailleurs, n’essayons jamais d’observer plus d’un seul objet à la fois ; nous ne ferions que disperser notre attention, ainsi que notre énergie.

Ainsi, si à un moment donné, l’objet le plus clair à notre conscience est une douleur au genou, c’est sur cette sensation douloureuse que nous portons toute notre attention. Si c’est un sentiment de frustration ou de découragement, c’est sur ce sentiment désagréable que nous portons toute notre attention. Si c’est une cloche qui sonne, c’est sur cette sensation auditive que nous portons toute notre attention.

On procède exactement de la même façon qu’il s’agisse d’une sensation de chaleur, d’une sensation de légèreté, de sensations de fourmillements, d’un contact entre la main et quelque chose, d’un mouvement effectué par le bras, d’une sensation provoquée par de l’eau qui coule le long du tube digestif, du goût pimenté d’un plat, du goût sucré d’un fruit, de l’odeur d’un bâton d’encens, d’une sensation de satisfaction, de joie, d’extase, de tristesse, de paresse, d’angoisse ou de n’importe quelle autre type de sensation.

En revanche, ne tenons jamais compte de la vision, car les perceptions visuelles sont des objets très subtils. Le fait d’observer une vision nous ferait trop facilement basculer dans la création de concepts ; nous ne serions alors plus en phase avec la réalité. Quand un objet physique ou mental apparaît clairement, on peut l’observer attentivement, pendant toute sa durée. S’il devient peu clair, ou un peu à l’image d’un bruit de fond, nous cessons d’y prêter attention. Si un autre objet plus distinct à la conscience fait son apparition, c’est lui qui devient alors notre objet d’observation. 

Nous évitons toutefois de concentrer notre attention au-delà de quelques instants sur des sensations demeurant homogènes, car nous risquerions de basculer inconsciemment dans une méditation de type samatha, où les sensations régulières sont automatiquement transformées par notre mental en un support continu et par conséquent artificiel.

À l’aide des explications qui ont été données jusqu’ici, nous disposons de tout ce qui est nécessaire de savoir pour l’établissement de l’attention sur les objets physiques et mentaux, en vue de développer vipassana. Le principe a été donné. Néanmoins, cela ne suffit pas.

Les objets « par défaut »

Dans la vie de tous les jours et depuis fort longtemps, notre mental a tellement l’habitude de bombarder de concepts tout ce qui est en mesure de se présenter à la conscience (à travers les réflexions, les analyses, les projections, les commentaires et autres pensées) que nous ne distinguons jamais les perceptions telles qu’elles sont réellement. En quelque sorte, notre mental  oeuvre continuellement à nous voiler la réalité. De ce fait, nous avons besoin de quelques objets réguliers que nous pourrions suivre un peu comme des balises ; des objets qui puissent nous aider à canaliser facilement notre attention...

Chaque fois que nous expérimentons un objet particulier, c’est-à-dire une forte sensation auditive, tactile, olfactive, gustative, ou une forte émotion, nous l’observons soigneusement. En revanche, n’accordons pas d’importance aux sensations peu ou moyennement perceptibles qui apparaissent à tout moment. Nous les considérons comme un simple « bruit de fond ». Ainsi, s’il n’y a pas d’objet particulier, nous allons focaliser notre attention sur un objet « par défaut ».


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