Vipassana –2– Méthode Mahasi Sayadaw
Méthode Mahasi
Sayadaw
Dans cet entraînement qui vise à observer ce que nous percevons
par nos six sens, l’ensemble des objets physiques et mentaux conviennent.
Toutefois, pour développer vipassana le plus efficacement possible, nous
observons les objets que nous distinguons le plus clairement.
Par ailleurs, n’essayons
jamais d’observer plus d’un seul objet à la fois ; nous ne ferions que
disperser notre attention, ainsi que notre énergie.
Ainsi, si à un moment donné, l’objet le plus clair à notre conscience
est une douleur au genou, c’est sur cette sensation douloureuse que nous
portons toute notre attention. Si c’est un sentiment de frustration ou de découragement,
c’est sur ce sentiment désagréable que nous portons toute notre attention. Si c’est
une cloche qui sonne, c’est sur cette sensation auditive que nous portons toute
notre attention.
On procède exactement de la même façon qu’il s’agisse d’une
sensation de chaleur, d’une sensation de légèreté, de sensations de
fourmillements, d’un contact entre la main et quelque chose, d’un mouvement
effectué par le bras, d’une sensation provoquée par de l’eau qui coule le long
du tube digestif, du goût pimenté d’un plat, du goût sucré d’un fruit, de l’odeur
d’un bâton d’encens, d’une sensation de satisfaction, de joie, d’extase, de
tristesse, de paresse, d’angoisse ou de n’importe quelle autre type de
sensation.
En revanche, ne tenons jamais compte de la vision, car les perceptions
visuelles sont des objets très subtils. Le fait d’observer une vision nous
ferait trop facilement basculer dans la création de concepts ; nous ne serions
alors plus en phase avec la réalité. Quand un objet physique ou mental apparaît
clairement, on peut l’observer attentivement, pendant toute sa durée. S’il devient
peu clair, ou un peu à l’image d’un bruit de fond, nous cessons d’y prêter
attention. Si un autre objet plus distinct à la conscience fait son apparition,
c’est lui qui devient alors notre objet d’observation.
Nous évitons toutefois
de concentrer notre attention au-delà de quelques instants sur des sensations
demeurant homogènes, car nous risquerions de basculer inconsciemment dans une méditation
de type samatha, où les sensations régulières sont automatiquement transformées
par notre mental en un support continu et par conséquent artificiel.
À l’aide des explications qui ont été données jusqu’ici, nous disposons
de tout ce qui est nécessaire de savoir pour l’établissement de l’attention sur
les objets physiques et mentaux, en vue de développer vipassana. Le principe a
été donné. Néanmoins, cela ne suffit pas.
Les objets « par défaut »
Dans la vie de tous les jours et depuis fort longtemps, notre mental
a tellement l’habitude de bombarder de concepts tout ce qui est en mesure de se
présenter à la conscience (à travers les réflexions, les analyses, les
projections, les commentaires et autres pensées) que nous ne distinguons jamais
les perceptions telles qu’elles sont réellement. En quelque sorte, notre
mental oeuvre continuellement à nous voiler
la réalité. De ce fait, nous avons besoin de quelques objets réguliers que nous
pourrions suivre un peu comme des balises ; des objets qui puissent nous aider
à canaliser facilement notre attention...
Chaque fois que nous expérimentons un objet particulier, c’est-à-dire
une forte sensation auditive, tactile, olfactive, gustative, ou une forte
émotion, nous l’observons soigneusement. En revanche, n’accordons pas d’importance
aux sensations peu ou moyennement perceptibles qui apparaissent à tout moment.
Nous les considérons comme un simple « bruit de fond ». Ainsi, s’il n’y a pas d’objet
particulier, nous allons focaliser notre attention sur un objet « par défaut ».
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