mercredi 17 juillet 2013

Instructions Vipassana -3- Méthode Mahasi Sayadaw

Instructions Vipassana -3- Méthode Mahasi Sayadaw

Pour la marche.

Lorsque nous marchons, nous pouvons constater qu’il y a un mouvement à la fois très facile à percevoir et toujours présent. Il s’agit du mouvement de chaque pied lorsqu’il effectue un pas. Ainsi, quand il n’y a pas d’objet particulier qui vient faire intrusion pendant que nous marchons, fixons toute notre attention sur le mouvement effectué par les pieds.
Pour observer correctement cet objet, focalisons bien notre attention sur ce mouvement dans toute sa durée ; et non pas sur le pied, qui n’est qu’un concept. Observons bien ce mouvement dès que le pied décolle du sol, durant toute sa trajectoire, jusqu’à ce qu’il se pose sur le sol. À cet instant, nous passons immédiatement au mouvement de l’autre pied, et ainsi de suite.
À l’instar de nos moindres gestes, nos pas doivent être toujours très lents. Dans les rares cas où nous devons marcher selon un rythme légèrement plus rapide ( avancement en file, fait de se rendre vers un endroit un peu éloigné...), nous observons le mouvement de chacun de nos pas en une phase. Autrement, observons ce mouvement selon trois phases par pas : la phase de lever, la phase d’avancement, et la phase d’abaissement du pied.

Pour l’assise.

Lorsque nous sommes assis, nous demeurons immobiles. Néanmoins, nous pouvons constater qu’il y a au sein du corps, quelques mouvements plus ou moins clairs à percevoir. L’inspiration engendre un gonflement de l’abdomen et l’expiration un dégonflement. Ce mouvement de gonflement et de dégonflement est le plus distinct et de plus, toujours présent ; il est donc celui qui se prête le mieux pour être l’objet « par défaut » pendant l’assise. Ainsi, lorsqu ‘il n’y a pas d’objet particulier lorsque nous sommes assis, fixons toute notre attention sur le mouvement effectué par l’abdomen.
Pour observer correctement cet objet, focalisons bien notre attention sur ce mouvement de gonflement pendant toute sa durée ; et non pas sur l’abdomen, qui n’est qu’un concept. Observons bien ce mouvement depuis son début, pendant toute sa durée, jusqu’à sa fin, puis à l’identique pour le dégonflement. Certaines personnes distinguent mieux ce mouvement au niveau du thorax. Peu importe, ce qui compte est de l’observer là où nous le percevons le plus clairement.

Les 3 règles d’or.

Si les 3 facteurs essentiels au succès d’une retraite vipassana sont la patience, l’attention et la persévérance, il existe 3 règles d’or à observer en permanence si nous souhaitons développer la vision directe dans la réalité sans être freinés par des obstacles grossiers faciles à éviter. Ces 3 règles d’or sont : La lenteur, le silence et le contrôle des yeux.

Lenteur

Quels que soient les mouvements effectués, la lenteur doit être de mise à tout instant de la journée, comme si nous vivions au ralenti. Nous demeurons très lents, en effectuant si possible les mouvements l’ un après l’autre, de sorte à pouvoir observer soigneusement chacun d’entre eux dans toute sa durée. Nous devons nous comporter comme un invalide. Ce n’est qu’en restant très lent que nous pouvons demeurer vigilant et développer une bonne concentration permettant une profonde vision intérieure.
Il y a toutefois certaines activités durant lesquelles il n’est pas possible d’être tout à fait lent : la douche, le brossage de dents, la lessive... Durant ces moments, nous essayons simplement d’observer les objets que nous parvenons à percevoir.

Silence

Dans l’entraînement au développement de vipassana, le fait d’avoir des pensées constitue de loin l’obstacle le plus fréquent. Quand on parle, c’est juste des pensées qui sortent de la bouche. Si nous souhaitons progresser dans les meilleures conditions, nous limitons la parole au strict nécessaire : pour les entrevues de méditation et pour les besoins pratiques. Pendant toute la durée de la retraite, nous nous abstenons également de lire, d’écrire, ou d’écouter des bavardages, car ces activités reviennent à briser le silence exactement de la même façon que si nous parlions.

Yeux

Comme indiqué précédemment, la vision constitue la plus grande source de distraction et donc de déviance à l’observation de la réalité. Pour cette raison, nous gardons les yeux fermés autant que possible : sans activité particulière, en étant immobiles, assis, en station debout ou allongé. Nous ouvrons les yeux seulement lorsque c’est nécessaire : en effectuant une activité particulière, en se déplaçant, en mangeant, en balayant...
Chaque fois que nous avons les yeux ouverts, gardons-les constamment dirigés vers le bas, quoi qu’il se passe autour de nous. Le fait de maintenir le regard toujours en direction du sol ou en direction de notre assiette pendant les repas, favorise la vigilance de manière significative.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire