Instructions Vipassana -3- Méthode Mahasi Sayadaw
Pour la marche.
Lorsque nous marchons, nous pouvons constater qu’il y a un mouvement
à la fois très facile à percevoir et toujours présent. Il s’agit du mouvement
de chaque pied lorsqu’il effectue un pas. Ainsi, quand il n’y a pas d’objet
particulier qui vient faire intrusion pendant que nous marchons, fixons toute
notre attention sur le mouvement effectué par les pieds.
Pour observer correctement cet objet, focalisons bien notre attention
sur ce mouvement dans toute sa durée ; et non pas sur le pied, qui n’est qu’un
concept. Observons bien ce mouvement dès que le pied décolle du sol, durant
toute sa trajectoire, jusqu’à ce qu’il se pose sur le sol. À cet instant, nous
passons immédiatement au mouvement de l’autre pied, et ainsi de suite.
À l’instar de nos moindres gestes, nos pas doivent être toujours
très lents. Dans les rares cas où nous devons marcher selon un rythme
légèrement plus rapide ( avancement en file, fait de se rendre vers un endroit
un peu éloigné...), nous observons le mouvement de chacun de nos pas en une
phase. Autrement, observons ce mouvement selon trois phases par pas : la phase
de lever, la phase d’avancement, et la phase d’abaissement du pied.
Pour l’assise.
Lorsque nous sommes assis, nous demeurons immobiles. Néanmoins,
nous pouvons constater qu’il y a au sein du corps, quelques mouvements plus ou
moins clairs à percevoir. L’inspiration engendre un gonflement de l’abdomen et
l’expiration un dégonflement. Ce mouvement de gonflement et de dégonflement est
le plus distinct et de plus, toujours présent ; il est donc celui qui se prête
le mieux pour être l’objet « par défaut » pendant l’assise. Ainsi, lorsqu ‘il n’y
a pas d’objet particulier lorsque nous sommes assis, fixons toute notre attention
sur le mouvement effectué par l’abdomen.
Pour observer correctement cet objet, focalisons bien notre attention
sur ce mouvement de gonflement pendant toute sa durée ; et non pas sur l’abdomen,
qui n’est qu’un concept. Observons bien ce mouvement depuis son début, pendant toute
sa durée, jusqu’à sa fin, puis à l’identique pour le dégonflement. Certaines
personnes distinguent mieux ce mouvement au niveau du thorax. Peu importe, ce
qui compte est de l’observer là où nous le percevons le plus clairement.
Les 3 règles d’or.
Si les 3 facteurs essentiels au succès d’une retraite vipassana
sont la patience, l’attention et la persévérance, il existe 3 règles d’or à
observer en permanence si nous souhaitons développer la vision directe dans la
réalité sans être freinés par des obstacles grossiers faciles à éviter. Ces 3 règles
d’or sont : La lenteur, le silence et le contrôle des yeux.
Lenteur
Quels que soient les mouvements effectués, la lenteur doit être
de mise à tout instant de la journée, comme si nous vivions au ralenti. Nous
demeurons très lents, en effectuant si possible les mouvements l’ un après l’autre,
de sorte à pouvoir observer soigneusement chacun d’entre eux dans toute sa
durée. Nous devons nous comporter comme un invalide. Ce n’est qu’en restant très
lent que nous pouvons demeurer vigilant et développer une bonne concentration permettant
une profonde vision intérieure.
Il y a toutefois certaines activités durant lesquelles il n’est
pas possible d’être tout à fait lent : la douche, le brossage de dents, la
lessive... Durant ces moments, nous essayons simplement d’observer les objets
que nous parvenons à percevoir.
Silence
Dans l’entraînement au développement de vipassana, le fait d’avoir
des pensées constitue de loin l’obstacle le plus fréquent. Quand on parle, c’est
juste des pensées qui sortent de la bouche. Si nous souhaitons progresser dans
les meilleures conditions, nous limitons la parole au strict nécessaire : pour
les entrevues de méditation et pour les besoins pratiques. Pendant toute la durée
de la retraite, nous nous abstenons également de lire, d’écrire, ou d’écouter
des bavardages, car ces activités reviennent à briser le silence exactement de
la même façon que si nous parlions.
Yeux
Comme indiqué précédemment, la vision constitue la plus grande
source de distraction et donc de déviance à l’observation de la réalité. Pour
cette raison, nous gardons les yeux fermés autant que possible : sans activité particulière,
en étant immobiles, assis, en station debout ou allongé. Nous ouvrons les yeux
seulement lorsque c’est nécessaire : en effectuant une activité particulière,
en se déplaçant, en mangeant, en balayant...
Chaque fois que nous avons les yeux ouverts, gardons-les constamment
dirigés vers le bas, quoi qu’il se passe autour de nous. Le fait de maintenir
le regard toujours en direction du sol ou en direction de notre assiette
pendant les repas, favorise la vigilance de manière significative.
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