Kammachanda, le
désir des sens, est le premier sur la liste des empêchements en raison de son
importance.
C’est l’obstacle principal à l’entrée en méditation profonde. Peu
de méditants en comprennent complètement l’ampleur : ce n’est pas
seulement le désir sensoriel tel qu’on l’entend en général. Pour commencer, le
terme pali kama désigne tout ce qui
appartient aux cinq sens, vue, ouie, odorat, goût et toucher. Chanda signifie se réjouir de, ou être
en accord avec. Donc, le terme composé kamachanda signifie « réjouissance,
intérêt, implication dans le monde des 5 sens.
Par exemple, quand vous êtes en méditation et que vous
entendez un son, pourquoi ne pouvez-vous pas l’ignorer ? pourquoi est-ce
tellement perturbant ? Il y a plusieurs années en thailande, les villages qui
entouraient notre monastère avaient organisé une fête. Le bruit qui venait des
hauts-parleurs était si fort qu’il semblait détruire la paix de notre
monastère. Nous nous sommes alors plaint après de notre maître Ajahn Chah de ce
bruit qui perturbait notre méditation. Le maître répliqua : « ce
n’est pas le bruit qui vous perturbe, c’est vous qui perturbez le bruit ! »
Dans cet exemple, kamachanda
représente l’esprit qui s’implique dans
le son. De la même façon, quand votre méditation est interrompue par une
douleur dans la jambe, ce n’est pas la douleur qui vous dérange, mais c’est
vous qui dérangez la douleur. Un peu
d’attention vous aurait montré que votre vigilance s’était distraite sur le
corps, que vous vous étiez intéressé de nouveau aux sensations : c’est
kamachanda en action.
Il est difficile de surmonter kamachanda tellement nous sommes
attachés aux 5 sens et à ce qui s’y rapporte. Tout ce à quoi nous sommes
attachés, nous jugeons impossible de nous en libérer. Pour comprendre cet
attachement, il est utile d’examiner la relation entre nos 5 sens et le corps.
On prétend en général que les 5 sens sont là pour protéger le corps, mais la
vue profonde nous montrera le contraire : le corps est là pour fournir un
véhicule pour que les 5 sens puissent s’exercer dans le monde. Vous remarquerez
ainsi que quand les 5 sens disparaissent, le corps disparaît aussi. Abandonner
les uns revient à abandonner l’autre.
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